Il est aisé de baisser ses émissions de gaz à effet de serre, mais il est plus complexe d’élaborer des pratiques managériales innovantes.
Conscientes des enjeux sociétaux et environnementaux de ce siècle, les entreprises du XXIe siècle sont de plus en plus nombreuses à utiliser la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) comme nouvelle boussole en lieu et place du sacro-saint bénéfice. Cependant, s’il est aisé de baisser ses émissions de gaz à effet de serre par exemple, il est bien plus complexe d’élaborer des pratiques managériales innovantes visant à améliorer le bien-être ainsi que la productivité des salariés.
Parmi l’ensemble des champs d’application de la RSE, la lutte pour la cause environnementale reste encore la priorité des entreprises en 2021. D’après une étude, le baromètre RSE, quatre entreprises sur cinq ont mesuré, mesure ou compte mesurer l’empreinte carbone de leur activité. Cela passe notamment par une sensibilisation auprès des employés, par des locaux plus performants sur le plan énergétique et par une amélioration de sa production ou de sa chaîne d’approvisionnement. 88 % des entreprises mobilisent leurs collaborateurs à ce sujet via des actions de sensibilisation.
La cause environnementale reste, certes, le champ de la RSE qui tient le plus à cœur aux entreprises pour des raisons évidentes : la survie de l’espèce humaine qui semble de plus en plus menacée. Cependant, les enjeux sociétaux des entreprises sont eux aussi abordés, mais pas toujours de manière égale.
À titre d’exemple, 84 % des entreprises s’engagent pour l’égalité homme-femme et revoient ainsi leurs pratiques managériales, quand 78 % d’entre elles prennent en compte les risques psychosociaux liés au travail. Enfin, ce ne sont que seulement 72% des entreprises qui s’engagent pour le handicap. Ce sont d’ailleurs les GE (Grandes Entreprises) qui s’investissent massivement sur ce dernier aspect. 94% des entreprises de plus de 5.000 salariés effectuent des démarches pour faciliter l’accès à l’emploi aux personnes en situation de handicap.
Ces dernières années, la cause féministe a pris une grande ampleur, notamment grâce aux réseaux sociaux et à l’implication de nouveaux acteurs qui n’étaient jusqu’alors que peu, voire pas du tout intéressée par ce sujet.
Il est cependant facile de constater que, malgré tous les efforts déployés, de nombreuses idées reçues circulent encore dans le monde du travail au sujet de l’inégalité homme-femme.
29 % des managers estiment qu’il existe une différence de compétences en fonction du sexe. 77% de ces mêmes managers estiment que le savoir-être est un attribut plus féminin quand le savoir-faire est typiquement masculin. Cela renvoie évidemment à une image attribuée à chacun des deux sexes. La femme doit être douce, empathique et sensible quand l’homme doit avoir un esprit pratique et logique.
Les mères souffrent également de discrimination. Effectivement, ces dernières ont beaucoup moins de chance d’être rappelées par un recruteur quand bien même ces dernières ont un excellent CV. Un recruteur va supposer qu’une femme sera moins disponible pour l’entreprise, notamment à cause de la dévotion qu’elle doit à sa famille et à ses enfants. Surprenant quand on sait que 80 % de ceux occupant une fonction RH au sein des entreprises sont... des femmes.
Pour commencer, il est important de rappeler que la lutte contre l'inégalité homme-femme au sein de l'entreprise ne concerne pas uniquement les femmes, ni uniquement les cadres dirigeants. Tous les acteurs de l'entreprise sont concernés et doivent s'impliquer activement. Reste à savoir comment s'y prendre pour promouvoir la RSE dans ce domaine.
En intégrant ces pratiques dans la politique de responsabilité sociétale des entreprises, il est possible de faire progresser l'égalité homme-femme et d'améliorer le fonctionnement global de l'entreprise.
Si certains travailleurs, notamment les ouvriers, font face à des risques physiques évidents comme les chutes ou les blessures sur les chantiers, les salariés d’une entreprise et les employés de bureau ne sont pas non plus à l’abri de certains risques : les risques psychosociaux. La responsabilité sociétale des entreprises doit inclure la gestion de ces risques pour assurer le bien-être de tous les employés.
Ces fameux risques psychosociaux regroupent trois catégories de risques :
D’après l’institut national de recherche et de sécurité, le coût social du stress au travail est évalué entre 1,9 et 3 milliards d’euros. Ce nombre est notamment calculé par le coût de l’absentéisme, symptomatique d’un mal-être au travail, le coût d’un décès prématuré ou encore le coût des soins liés à une maladie ou à un traumatisme causé par ces facteurs psychosociaux.
Voici quelques moyens simples pour prévenir et lutter contre ces risques :
Si de nombreuses entreprises sont enclines à mettre en avant leur politique RSE afin d’améliorer leur image, que se passe-t-il vraiment en coulisse ? Est-ce que les entreprises sont aussi engagées qu’elles le prétendent et se donnent-elles les moyens d’atteindre leurs ambitions ?
Tout d’abord et toujours d’après l'étude Baromètre RSE, la moitié des répondants occupent effectivement un poste rattaché à un service RSE. On constate d’ailleurs que c’est dans les grandes entreprises que ces services sont les plus présents.
Dans les grands groupes, 39 % des entreprises ont un pôle responsabilité sociétale des entreprises avec plus de six personnes. À l’autre extrême, 63 % des TPE interrogées affirment ne pas posséder de pôle dédié à la RSE. Ce travail est donc effectué, in fine, par les autres services, notamment le service communication ou le service RH.
Cependant, 65 % des entreprises affirment que leur pôle RSE est directement rattaché au comité exécutif, un indicateur plutôt positif. De plus, dans 1/3 des entreprises, le pôle RSE est directement rattaché à la Direction Générale, une preuve de l’intérêt qu’ont les dirigeants vis-à-vis des problématiques modernes.