Un aspect de l’entreprise a bel et bien évolué suite à la crise sanitaire : la place de l'humain.
Il s’agit là, peut-être, du principal défi des entreprises à l’heure actuelle. Alors que le monde se réveille à peine de cette longue léthargie qu’a été la crise de la Covid19, les choses reprennent leur cours habituel. Cependant, un aspect de l’entreprise a bel et bien évolué : le replacement de l’humain au centre de ses préoccupations.
Cette nouvelle tendance ne date pas d’hier. Les stratégies RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) gagnent du terrain, boostée par les différentes crises : environnementale, économique et sanitaire. Cependant, cet intérêt pour l’humain et le “bien-être au travail” ne date pas de l’avant-crise. De nombreuses entreprises, notamment les GAFAM et la plupart des entreprises de la Sillicon Valley, en Californie, ont déjà mis en place un nouveau type de management et de gestion d’entreprise et du capital humain.
Ces entreprises (Google et l’ensemble du groupe Alphabet en tête de liste) ont été parmi les premières à réaliser l’importance du bien-être au travail afin de booster la productivité de ses salariés. Cependant, et nous le verrons par la suite, il est essentiel de prendre garde à ne pas tomber dans certains pièges causés par l’injonction au bonheur.
Dans un monde, capitaliste, où l’humain sur son lieu de travail a plus tendance à occuper une “fonction”, il est essentiel de redonner du sens au mot travail, un sens que certains ont perdu au point de totalement changer de carrière passé un certain âge, pour se reconvertir dans des métiers manuels, loin des open-space et de la machine à café.
Si l’aspect philanthropique est important, il n’est pas pour autant celui qui prime dans les entreprises. L’objectif n’est pas de redonner du sens à l’humain en entreprise pour qu’il se sente mieux. Du moins, cela ne constitue pas la finalité. Il ne s’agit là que d’un moyen, un moyen pour augmenter sa productivité et le rendre plus performant. Peut-être est-ce là la première erreur, le premier écueil dans lequel tombe les entreprises où il fait bon de travailler.
Comme évoqué plus haut, le replacement de l’humain au centre des préoccupations est devenu un aspect fondamental de certaines stratégies d’entreprise ? Qu’il s’agisse de multinationale ou de petite start-up balbutiante, toutes les entreprises ont intégré certains de ces nouveaux codes.
Parmi les différents “types” de bien-être, il faut notamment relever :
La vie en entreprise prend une part de plus en plus importante dans la vie des salariés et des cadres français, conséquence direct de la transformation numérique des entreprises. Désormais, la frontière entre la vie privée et la vie professionnelle est de plus en plus perméable. Qui n’a jamais répondu à un e-mail tard le soir ou rogné sur ses heures de repos, notamment le week-end pour finir un dossier urgent.
L’avènement du télétravail suite à la crise de la Covid19 a renforcé le flou entre ces deux frontières. La maison n’est désormais plus un espace privé, mais devient un espace professionnel. D’ailleurs, la plupart des salariés en télétravail ont tendance à rallonger leur journée alors que ces derniers sont plus productifs en télétravail qu’au bureau.
De la même manière que le travail s’invite dans la vie privée, la vie privée s’invite également au travail. Qui n’a jamais tenu une conversation privée au bureau ? Qui n’a jamais consulté ses mails personnels ou ses réseaux sociaux ?
S’il est un effet pervers parfois considérablement sous-estimé, c’est bien l’injonction au bonheur sur son lieu de travail. Si de nombreux employés profitent effectivement de certaines conditions de travail très favorable ou d’avantages dont ils peuvent bénéficier, certains salariés sont parfois épuisés par cette injonction au bonheur palpable.
Effectivement, le vice du bonheur au travail et des avantages, fait que certains salariés vont parfois trop se prendre au jeu de l’entreprise. Se faisant, ils n‘arrivent plus à dissocier leur propre personnalité de celle de l’entreprise. Les valeurs de l’entreprise, deviennent les leurs. Au-delà de cet effacement de la personnalité, les effets peuvent aller beaucoup plus loin. Certains salariés ne sont par exemple, plus en mesure de s’imaginer une vie professionnelle ou même sociale en dehors du cadre de l’entreprise en question. Une forme d’aliénation se met alors en place et peut vampiriser le bien-être du salarié. À trop mettre l’accent sur le bien-être au travail, certains salariés se sentent obligés de sourire et de jouer leur rôle.