Groupement Interprofessionnel de Fabricants pour l'Étude de la Commercialisation
17/06/2024 | Gifec

Face à l’augmentation des cyberattaques, quelles stratégies adopter pour renforcer la cybersécurité de votre entreprise et protéger efficacement vos données sensibles ? Découvrez les mesures essentielles pour prévenir les menaces numériques.

94 % des entreprises françaises ont subi au moins une cyberattaque au cours de l’année écoulée. Ce chiffre, révélé par Bpifrance, traduit la vulnérabilité de l’écosystème digital des entreprises. Alors que l'environnement numérique gagne en volume, les surfaces d'attaque augmentent et exposent les données de l'entreprise. D'où viennent ces attaques et comment les prévenir ?

 

Quelques chiffres sur la cybersécurité dans l'industrie

Les entreprises du secteur de l'industrie interrogées sur les questions de cybersécurité se montrent généralement plus exposées et plus vigilantes que la moyenne. 

L’industrie : 2e employeur d'experts en cybersécurité

L’étude des profils de la cybersécurité établit par le ministère du Travail révèle que les architectes de la sécurité sont massivement employés dans le secteur de l'industrie/technique. Ces offres représentent 20 % de celles émises sur les marchés, juste derrière les besoins en cybersécurité des secteurs de l’informatique et des télécommunications qui totalisent 22 % de l'offre.

Les TPE/PME du secteur de l'industrie mal accompagnées…

Un sondage IFOP réalisé en 2021 auprès des TPE/PME note une part importante des entreprises du secteur de l’agriculture et de l’industrie parmi celles qui se déclarent insuffisamment accompagnées dans la lutte contre les cyberattaques. Le manque d'accompagnement déclaré par ces chefs d'entreprise est de 9 points supérieurs à la moyenne.

… et plus touchées par les cyberattaques

Les entreprises du secteur de l’agriculture et de l’industrie font aussi partie des plus exposées à la cybermenace. La part de celles déclarant avoir déjà subi une cyberattaque dans ce secteur est supérieure de 7 points à la moyenne tous secteurs confondus.

L’étude de l’IFOP relève par ailleurs des difficultés plus importantes chez les petites entreprises, et plus encore chez celles positionnées sur les secteurs les moins bureaucratisés, comme le BTP et l'industrie.

 

D'où viennent les cyberattaques ?

Les cyberattaques peuvent provenir de profils très différents qui n'ont ni les mêmes motivations ni les mêmes objectifs.

La cyberdélinquance

L'appât du gain est la forme de cyberdélinquance la plus connue du grand public. Elle touche les environnements numériques des entreprises, mais aussi les particuliers, les services publics…

La concurrence

La cyberattaque peut aussi être un moyen de faire tomber la concurrence, où de voler des informations clés sur le fonctionnement de l'entreprise.

La malveillance

La possibilité d’une malveillance pure et simple ne doit pas être écartée. Dans l'industrie, elle pourrait être le résultat d’une mauvaise maîtrise des ressources humaines (faille dans la politique de recrutement, vengeance et représailles à la suite d’une décision de l'entreprise…).

Le challenge

Une cyberattaque peut aussi être un défi que se lance un individu ou un groupe de hackers. Ici, les cibles privilégiées sont les grandes structures réputées infaillibles.

Le cyberactivisme

S'attaquer aux dispositifs de cyberdéfense peut aussi être un moyen de faire passer des messages, de manifester un désaccord vis-à-vis des activités ou des positions de l'entreprise.

 

Comment renforcer la cybersécurité de l’entreprise ?

Chaque entreprise peut se faire accompagner par un expert en cybersécurité afin de déployer un plan de protection ciblée selon la nature et l’ampleur de la menace. Voici quelques exemples de tendances criminelles et de stratégie de cybersécurité.

La veille sur les vulnérabilités inconnues

Les vulnérabilités inconnues, aussi appelées Zéro Day ou 0-Day, sont des failles exploitées par les cybercriminels après une longue période de recherche et d'observation. Pour anticiper ces failles, il faut être proactif et rechercher les points faibles du cyberbouclier, avant qu’ils ne soient découverts.

Ce type d'approche sophistiquée demande une veille permanente, au moyen d’un processus de validation continu et automatisé, et une réactivité sans délai en cas d'attaque. Autrement dit, il est impératif de désigner un expert référent en cybersécurité pour s'en prémunir et réagir efficacement.

Les surfaces d'attaques internes et externes

L'expression “surface d'attaque “ fait partie du jargon de la cybersécurité. Les surfaces d'attaque digitales sont tous les points d’accès au système d’information de l'entreprise.

La surface d'attaque interne désigne toutes les portes pouvant être ouvertes depuis l'intérieur. Si les points d’entrée sont accessibles à distance, on parle alors de surface d'attaque externe.

Pour renforcer la cyberdéfense de l'entreprise, il faut commencer par lister tous les éléments des surfaces d'attaques. Chacune pourra ensuite être réduite afin de mieux maîtriser le risque.

Les indicateurs des cyberrisques

Il existe plusieurs indicateurs de niveau de cyberrisques pouvant être plus ou moins pertinents selon les entreprises.

Par exemple, le nombre de cyberattaques et leur fréquence marquent les esprits, mais ces données ne sont pas nécessairement représentatives de l’étendue de la menace. On leur préférera les tentatives d'intrusion qui offrent une vision plus juste de la situation et du niveau de risque.

Par ailleurs, le fait de communiquer sur le bon indicateur permet de maintenir un niveau de vigilance approprié. Si le pôle cybersécurité ne partage que les données sur les attaques qui ont abouti, et pas sur les tentatives, alors la vision des dirigeants est biaisée ce qui ne permet pas de prendre une décision éclairée (budget et effectif alloués à cybersécurité).

Le temps de réaction à une cyberattaque est un autre indicateur à observer pour adapter sa stratégie de cybersécurité. Il est aussi possible de voir ce que font d’autres acteurs de l'industrie aux structures similaires pour protéger leur système d'information.

Enfin, les grands groupes voient aussi leur cybersécurité exposée par les failles des sous-traitants et des fournisseurs. Tous ces aspects sont à explorer pour avoir une vision d'ensemble et prendre les bonnes décisions au bon moment.